La montagne hautaine
Immuable et sublime
Impose le silence
Et apaise
La montagne hautaine
Immuable et sublime
Impose le silence
Et apaise
Dormir la fenêtre ouverte,
grande ouverte sur la nuit noire,
et sur la pluie.
Écouter la pluie,
Sans se lasser
À en perdre jusqu’à l’envie même de dormir,
Tellement c’est beau,
Heureux et évident .
Entendre la pluie, protectrice et complice
Se fondre en elle
Et
Flotter,
Flotter encore
Lilas et jasmin mêlés
Etre en mouvement,
croiser des vies, s’ arrêter un moment,
puis, lassé, curieux, ou délaissé,
continuer son chemin
un peu plus vieux, un peu plus serein
vivre, est-ce autre chose ?
Contempler la patine déposée sur nos jours
et se dire qu’elle est belle
en rides, en sillons….
en braille, du bout des doigts ……….découvrir d’autres rives
s’inventer un univers en peinture
vivre, est-ce autre chose ?
c’est Novembre le mal-aimé
Novembre de givre matinal, annonciateur du pire
Qui sonne le glas des désirs de l’été
Il se cache sous les dorures, les carmins flamboyants
Il se déguise et ricane lors de ses fêtes tristes
des Morts, des Saints, des armistices
C’est Novembre, le définitif,
Le toujours vieux, le résigné
Qu’il me faut apprivoiser .
et cesser peut-être de remonter le courant,
pour flotter, flotter sur une onde apaisée et fraiche
Tu étais là
depuis toujours,
et je ne le savais pas vraiment…
tant de rendez-vous
ratés de peu
tu étais mon double
haï et redouté
le sombre et le le brillant
tu étais le meilleur de moi-même
et le plus méprisable
l’érudit
et le simplet
face à face aujourd’hui
qu’allons nous faire de nous ?
Il en a fallu des secondes
et des minutes et des heures aussi
il en a fallu de la patience ,
de la résignation parfois
pour continuer
par delà tout ce noir
et ce blanc aussi
et se dire que ce contraste est merveilleusement beau
il en a fallu des chemins de pierre,
familiers et durs
jamais hostiles,
juste balayés par les vents de tous les Sud
pour qu’enfin
aujourd’hui,
la route se fasse lisse et claire.
Que toutes les montagnes de mon vert pays,
et les collines de Provence
et les villes d’Ombrie
et les vagues, et les fleurs et les nuances du ciel,
que tous les parfums de toutes les garrigues
et que tous les embruns en soient remercié.
avoir les yeux plus clairs
d’avoir tant soupiré
avoir le souffle large
d’avoir tant attendu
apprendre la patience
et le temps et les heures et les secondes aussi
et se dire qu’il est beau et bon et généreux
ce temps qui nous est imparti
se dire qu’il est cadeau
cerise sur le gâteau
et en sourire,
besogneux et charmeurs,
confiants et
connivents par delà les océans,
pour accueillir l’été
qui s’avance déjà
Je ne sais pas peindre pour peindre
je ne sais pas écrire quand je n’ai rien à dire
alors,
souvent, je passe ici,
puis je referme la page….rien à dire, rien à montrer
et je retourne
cultiver mon jardin
http://fr.wikipedia.org/wiki/Candide
…et les roses y sont belles
bien cordialement
Marie