Ce temps de rien

Le temps des touts infimes

Des ennuyeuses heures

Ou plus rien ne s’attend

Ou tout coule ou tout fond…

Le temps des dernières chances de bonheur

que l’on cherche encore, acharné, sans plus y croire vraiment

Ce temps de rien

Immobile et agité

Lourd et douloureux

Et léger cependant

Ce temps si vide et incertain,

Si précieux si fragile

Pente douce vers quel néant…

Flash back

Tout droit sorties de mes dessins d’enfant

Les belles américaines, rutilantes ou brinquebalantes

Aux lignes avantageuses

Les jolies voitures du temps passé, aux formes anguleuses

 se pavanent ,

colorées, pimpantes ou maquillées

somptueuses ou miraculeusement bricolées

À Cuba

elles sont là,

roses, vertes, rouges, mauves et bleues et jaunes, 

comme dans les dessins de jadis,

avec leurs ailes et leurs phares ronds et leur gentils rétroviseurs

 

étrange sensation d’un temps revenu

 

 

heureuses incohérences

libre et liée

En attente toujours,

les cils au vent

et le coeur en chamade,

prisonnière pourtant…d’un souvenir lointain, d’un émoi surannéimg_5711et frêle et libre encore

incertaine

 

lointaine

et prisonnière encore d’une image, d’une voix

assurée cependant

verte et bleue mêlée

opaque et incomprise

jubilatoirement

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Le Thoronet

IMG_2852c’est un lieu incomparable

de calme,

de beauté

de vérité

un lieu où, depuis des années, je reviens toujours,

car là je me sens au plus juste de moi et du sacré

moi qui ne crois pourtant plus en grand chose …

l’abbaye du Thoronet dans le Var,

rêve de pierre d’un idéal monastique exigeant, impossible

à nos vies vagabondes et légères …

le Thoronet,

vaisseau de pierres blondes parfaitement taillées ,parfaitement posées

voutes musicales parfaitement sonores

je reviendrai encore et encore me réchauffer à ta sereine  beauté

http://www.le-thoronet.fr/

à tire d’aile

 

IMG_0193Franchir la montagne

filer droit au-dessus de la  plaine,

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des  forêts

de la ville

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et des maisons isolées

 

Prendre grand élan pour traverser la mer

les fleuves

les rivières

les ruisseaux

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Car, de l’autre côté de la montagne

de la ville

de la mer

J’aime à penser qu’il y a des âmes proches

Il mio rifugio

img_7286Tout en haut de la maison

J’ai construit mon refuge

moi qui

avant

me réfugiais dans les regards de l’aimé

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C,est un refuge de bric et de broc

avec vue sur le lointain

vue sur ma montagne…

 

 

Là-haut

avec des couleurs, des ciseaux, des papiers

avec des bouts de rien

des pigments

des vertiges

Je me rassure et retrouve une parole

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Tout en haut de la maison j’ai trouvé mon refuge

 

Étang calme

Une humble minute de lucidité pour me souvenir

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au creux de la forêt

dans le crissement des feuilles

et l’entrelac des branchages

IMG_2394 Une minute suspendue  pour me souvenir

de cet étang calme

aux  eaux chiches et insignifiantes

de ses  rives que nous longions  elle et moi

avant

avant

avant les turbans bleus et les mots feutrés

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Je l’ai retrouvé

gelé et superbe

Et vide et désolé mais

elle ne s’y promène plus son panier à la main

flairant sans coup ferir les plus beaux cèpes, les « moutons » les coulemelles

Et moi

la suivant, mon sempiternelle appareil photo en bandoulière

et tous nos mots qui volent d’elle à moi

de moi à elle

ricochent et se répondent

 

………..

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’archipel perdu

c’était quand déjà ?

Nous nous étions trouvés

Du moins nous l’avions cru….

Nous nous sommes perdu puis retrouvés encore

Puis

D’habitudes en habitudes

Nous avons certainement

Égaré les cartes qui montraient le chemin

Et nos risibles certitudes ont fait le reste,

Nous nous sommes éloignés

Flottants au gré des jours

C’était quand déjà

L’archipel d’or tout au bout de la mer ?