La grisaille du ciel
….
sans doute,
la curiosité mauvaise
….
sans doute…
sans doute l’envie de plonger, juste un peu,
j’ai fait ce qu’il ne fallait pas faire
et regardé en arrièrej’ai relu goulument les vieux écrits d’un temps perdu
.
Et déjà, la mélancolie de l’automne
pitoyable chansonnette
s’allonge à mon côtéAlors, pour conjurer le gris
j’invoque ce poème que m’avait confié un ami cher
Il suffit d’avancer pour vivre
aller droit devant soi
Vers tout ce que l’on aimeDevant soi la route est légère
Et s’ouvre sur tous les rivages
Derrière il n’y a que des chaînesLa caresse est comme une rose
Qui renforce la nacre d’un midi très chaud
Présence à tout jamais
Rien ne se fait amour qui ne soit d’avenirPaul Éluard
Si,
à l’aube des semences nouvelles, ta main ne cherchait plus la mienne
si mes pas s’animaient d’un autre rythme que celui de tes pas
si ton souffle s’égarait
si ma voix se perdait……
que ferions-nous de nos trop lourds silences ?
saurions-nous avancer sur ce sentier de clair-obscur ?
Mon homme-nuage
bien sûr que nous le saurions,
des larmes plein la voix
nous saurions reconnaître la lumière sur les troncs
mon homme-étoile
mon amour fragile et fort
nous avancerions
des sanglots pleins les yeux
sur le chemin
distendu
escarpé, lumineux de nos destins.