Je viens de terminer la lecture de « Mémoire de fille » de Annie Ernaux.
J’en reste abasourdie
C’et un roman autobiographique magistral, à l’écriture sobre et précise, parfois opaque mais toujours raffinée.
L’auteur, 50 ans après les faits, enquête sur la jeune fille qu’elle était à 18 ans et fouille, dans la douleur, les souvenirs enfouis, occultés
La honte, la boulimie, le désir,le sentiment d’étrangeté….page après page, je me vois dans le miroir tendu par l’auteur, et c’est dérangeant.
Peut-on reconsiderer des décennies plus tard celle que l’on a été, en quoi nous parait-elle si étrangère, et comment finalement vit-elle encore en nous…?
Peut-on accepter enfin, si longtemps après, cette jeune fille, si loin semble-t-elle de l’armure de femme que l’on s’est forgée ?
La littérature est un cadeau merveilleux
qui permet d’éclairer les pans restés dans l’ombre