Il frappe à ma porte,
avec insistance,
et,même si,
trop souvent, je lui rit au nez,
moquerie facile.
il est là pourtant, les bras en corbeille….
L’âge indulgent, celui qui susurre, qui rassure, qui dit,
« va te promener,monte sur ta colline,
peu importe l’heure…vas-y….. »
Alors je l’écoute,
alors je le suis et je fais la liste de tous ces éclats de vie
J’aime,
marcher dans les feuilles
écouter le vent
j’aime
quitter le chemin et grimper au flanc de la prairie
et monter, monter
en perdre le souffle
et me jeter dans l’herbe
J’aime
regarder à m’en brûler les yeux
les herbes, les feuilles, les troncs à contre jour
J’aime
quand je suis là-haut
entrer dans le vieux café
choisir une place à la table commune
et regarder les hommes sans âges
faire les jolis coeurs
s’étonner de mon accent « pas d’ici »
et cligner de l’oeil
et j’aime encore plus
en redescendant
m’assoir sur une pierre
et attendre que le soleil tombe derrière le paysage
lentement, superbement
C’est ça l’âge indulgent